La route de la pierre sèche GR221 - Novembre 2021
4 jours de trek sur l'île de Majorque (Espagne)

Majorque GR221 Lac de Cuber

Pour cette première itinérance à pied avec Antoine, nous choisissons l'île de Majorque, dans les Baléares, en Espagne. Réputée pour ces plages touristiques, l'île propose aussi une chaine montagneuse intéressante pour la randonnée, la Serra Tramuntana. Culminante à 1436m, elle s'étend au nord de l'île. Un chemin de randonnée y a été tracé. Il s'agit du GR221, aussi appelé la route de la pierre sèche en référence aux murs et constructions caractéristiques de l'île (méthode ancestrales utilisant des pierres taillées à la main et assemblées sans aucun liant). A terme, le sentier devrait relier officiellement l'ouest à l'est de l'île intégralement. Officieusement, il est déjà possible de la parcourir. Avec Antoine, nous choisissons la partie qui nous paraît la plus intéressante, de Valdemossa à Lluc... avec la possibilité de pousser jusqu'à Polença. Mais malheuseusement, la forme, et surtout la météo n'étant pas vraiment au rendez-vous, nous nous arrêterons à Lluc après 4 jours de marche tout de même.

L'île de Majorque et notre itinéraire

 

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- Distance totale : 54 km au GPS

- Dénivelé positif : + 2000 m environ

- Jours de marche : 4                                    

- Logements : Hôtel, tente et monastère !

- Moyenne journalière : 13,5 km

 

 


Lundi 01 novembre 2021 : Valdemossa - Deia

13,1 km, +660 m, -910 m, 5h55 avec les pauses

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Nous prenons le bus 203 à La Palma pour nous rendre au départ de notre randonnée à Valdemossa. Je suis impressionné par la modernité de la "estacion intermodal" souterraine sous la plaza espanol. Et que dire des bus. Ils semblent neufs et roulent au gaz. Nous payons dans le bus en scannant notre CB sans contact en montant puis en descendant. Très pratique, par contre, nous ne savons pas combien nous payons ! Informations par écrans, caméras montrant l'intérieur des soutes aux arrêts, prises USB à chaque siège, wifi gratuit ... Pas vu ça en France, ou alors je suis un vieux chnoque qui n'a pas pris le bus en France depuis 30 ans... Question météo, ce n’est pas ça. Plus nous nous approchons de Valdemossa, plus c'est humide. Les nuages semblent s'être accrochés aux montagnes cette nuit ... nous y sommes accueillis par une petite bruine bretonne. Nous nous équipons en conséquence et faisons tout de même un petit tour dans le village. Nous commençons ensuite notre marche. Peu après 1 km, nous arrivons à une petite cahute d’un gardien. Sur sa demande, nous lui annonçons que nous partons pour Deia. Il fait la moue et nous met en garde sur la météo d’aujourd’hui, le manque de visibilité là-haut, les falaises etc... Il est aussi là pour garder une partie de la montagne soumise à autorisation pour randonner. Notre trace GPS la contourne. Nous poursuivons alors la montée. Nous rencontrons de nombreuses petites chèvres et moutons éparpillés ça et là. Ils doivent manger des glands car il n'y a pas d'herbe en vue. Nous cheminons dans une forêt de petits arbres espacés. Arrivés à une intersections, nous croisons une francophone qui nous avoue avoir eu peur sur le plateau en haut, seule, dans le brouillard. Elle vient de Deia. Il est environ 11h30. Elle a fait vite pourtant. A cette intersection, elle nous induit en erreur car nous prenons le chemin d’où elle vient sans consulter notre trace GPS qui propose un autre chemin. Nous nous en rendons compte après 500m. Nous hésitons et préférons notre trace, plus sécurisée à suivre s’il y a du brouillard en haut et pas de balisage. En effet, cette partie du GR221 n'est pas encore officialisée suite à de nombreux problèmes avec les propriétaires terriens des environs. Notre trace nous fait  alors redescendre un peu avant de remonter (ce qui nous met de nouveau le doute) jusqu'au point culminant du jour vers 940 m. Nous croisons de nouveau des randonneurs, une famille - plus « touristes » que randonneurs aguerris d’après leur équipement - qui nous mettent en garde sur la descente que nous aurons à faire pour rejoindre Deia. "C'est très glissant et raide", « vous allez être en grand danger ! » Décidément, que ce passe-t-il sur ce chemin ! Seul Mike Horn pourrait-il passer sans problème ? Nous continuons. Avant les crêtes et le vent, nous faisons une pause déjeuner sur le versant à l'abri. Au sommet, les éclaircies nous laissent entrevoir la côte et le paysage. Superbe. Ça se lève un peu. C'est très aérien en haut mais le chemin est évident et « safe ». Nous arrivons au point critique, c’est le moment de plonger sur Deia. Une pancarte nous met en garde. Il ne faut pas aller tout droit ("danger"), en fait il s'agit du « pas vell de Son Ripoll » que pourtant la trace GPS nous indique. Nous faisons le point et prenons finalement à gauche et le chemin indiqué par des cairns pour passer la barre rocheuse. Ma trace a été faite manuellement sur carte et n’est pas issue du site majorquain du GR221 car cette portion n’est pas officialisée. Et il faut toujours se méfier d’une trace effectuée manuellement sur carte. C'était la bonne solution. Il n'y a rien de méchant en prenant par la gauche de la falaise (15m à faire vers le sud ouest à partir du panneau). C'est un chemin, certes raide, mais qui existe de partout dans les Alpes. Les gens sont vraiment alarmants pour rien. Ou alors, de bonne foi, selon leur propre expérience. C'est vraiment récurrent sur les chemins de randonnée souvent à l'étranger...mais c’est aussi peut être exacerbé en nous voyant avec un enfant ? La descente est un peu longue sur la fin. Le chemin zigzage entre des terrasses d'anciennes cultures et nous devinons ici la difficulté de faire un tracé officiel au milieu des propriétés privées. Ce soir, c’est grand confort avec un hôtel et un resto pour commencer cette semaine ! Il était difficile d'évaluer les possibilités de bivouac avec toutes les propriétés privées autour de Deia. Malgré le prix des hotels élevés dans ce village réputé, nous avons joué la sécurité en présence d'Antoine. Cependant, nous avons identifié tout de même quelques possibilités (Points GPS sur demande). Belle première journée avec des paysages différents selon les altitudes (comprises entre 200 et 900 m aujourd'hui).

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Mardi 02 novembre 2021 : Deiá- Sóller

14,2 km, +410 m, -580 m, 5h50 avec les pauses

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Ce matin, je me trompe encore de chemin pour commencer. L'erreur classique d'une trace GPS parallèle m'a embarqué sur la route principale et non sur le bon sentier en contre bas. En plus il était indiqué sur des panneaux. Effectivement, à partir d'ici le GR221 est maintenant officiellement balisé. 500m aller pour rien. 1km aller-retour en plus quand même. Sur des étapes calibrées entre 10 et 15 pour Antoine, ça commence à faire quand même... Bon, nous commençons par redescendre un peu de Deia puis par remonter par des champs d'oliviers pour finalement rattraper la route sur laquelle nous nous étions embarqués par erreur. Le chemin bifurque ensuite vers le flanc de la montagne. Il suit plus ou moins les lignes de niveau et nous propose constamment ce matin de très belles vues sur la mer. Nous passons devant des habitations entourées par des cultures en terrasse, toujours consolidées par ces pierres caractéristiques. Nous croisons pas mal de monde ce matin sur ce chemin facile. Nous faisons des « up and down » jusqu’à Can Prohom avant de descendre sur Port de Sóller et la mer. A cet endroit, sur la terrasse d’une habitation privée par laquelle passe le GR, nous rencontrons un gars travaillant pour le chemin. Il nous donne des infos précieuses pour la journée suivante qui doit nous mener au lac de Cuber. Emplacement des points d’eau, chemins possibles, etc... En attendant, Antoine se fait un ami chat. La fin de la journée est longue vers le refuge de muleta et le cap Gros. Le chemin passe par des champs d’oliviers centenaires avec des troncs énormes et biscornus. Pour la première fois, le soleil tape un peu. Par la suite, le chemin devient très pierreux jusqu'au cap Gros où nous pique niquons. Nous y avons de belles vues sur la baie de Port de Sóller. Même si nous nous pensions arriver, ce n’est pas le cas. Il faut finir l’étape complètement et descendre vers Port de Sóller par la route. C’est la « magie » de l’itinérance à pied. Sur cette route, Antoine perd « doudou lapin » !!! Je fais le chemin inverse et miracle, je le retrouve, face contre terre sur le bord de la route, au bout d’un kilomètre quand même. Enorme frayeur pour Antoine qui, chose très inhabituelle, ne le quitte que très peu depuis le début du voyage. Peut-être doit-il se rassurer ? Sur la baie, le temps permet de s’attarder sur la plage. Notre hôtel du jour est à Sóller, à 4 ou 5 km de là. Après une baignade, un chateau de sable et des glaces, nous prenons le tramway, typique, pour le rejoindre. C’est très sympa. L'arrivée dans Sóller est chouette, près de la place de l'église.

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Mercredi 03 novembre 2021 : Sóller - Lac de Cuber

10,2 km, +790 m, -160 m, 5h21 avec les pauses

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Ce matin, il pleut fort. Nous retardons notre départ à 10h15. C'est l'heure du bus qui va nous avancer un peu sur le chemin (2/3 km) et nous sortir de Sóller pour le commencer à Biniaraix. Il devrait faire moins mauvais au fil de la journée. Cependant, au sortir du bus, la pluie redouble. Nous commençons tout de même la montée mais franchement, nous hésitons. Aujourd'hui, il faudrait faire minimum 10 km et 800 m de D+ si nous voulons ne passer qu’une nuit dans la montagne et atteindre Lluc. En effet, il n'est plus question d'essayer de rejoindre le refuge de Tossal Verds avec ce temps. En plus, Antoine n'est pas très motivé aujourd'hui. Ca ne va pas. Nous n'avançons pas. Ce n'est pas bien bon car avec la pluie et l'altitude, nous pouvons prendre froid. Plus nous montons, plus c'est délicat. Nous entrons dans la brume. Les averses se multiplient. Après 10 min de pause sandwich nous ne nous arrêterons plus. Il faut avancer et rejoindre maintenant le lac de Cuber et son petit refuge (ou plutôt sa petite cabane – 6 places max.). Sur le chemin, le peu de gens rencontrés ne savent pas s’il est vraiment complet (comme le mentionne le site internet) ou même s’il est vraiment ouvert. En tout cas, le peu de chose que l’on voit de l’architecture du chemin de pierre (brouillard, brume) est impressionnant. Nous arrivons au sommet et voyons le lac en contre bas. Le moral revient un peu mais nous sommes bien trempés et le vent est plus fort à ce col. Nous descendons progressivement vers le lac. Malheureusement, Antoine n'avance pas plus vite. Il n'est pas dans son assiette (tournis ?) même en descente, et à l'arrivée, la cabane est fermée ! Il y a cependant un auvent devant. Nous y retrouvons un couple qui ne sait pas trop quoi faire devant la météo et cet abris fermé. Heureusement, chacun de nous avons une tente. Nous n'hésitons pas longtemps. Nous avions repéré un emplacement 300 m avant. Nous la plantons. Nous savons que nous y serons au chaud, à trois dedans, après un bon thé chauffé à la pepsi can et à la solution hydroalcoolique. Après une accalmie, la pluie reprend à 17h avec pas mal de vent jusqu'en soirée. Pour demain, nous verrons... la route n'est pas loin mais il n’y a pas de bus après le 1er novembre ... reste le taxi pour Lluc si vraiment il pleut encore demain et si Antoine avance comme aujourd'hui... mais ce serait dommage, le coin est plutôt chouette. Il s’agit des plus beaux paysages du GR221 à cet endroit.

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Jeudi 04 novembre 2021 : Lac de Cuber - Lluc

15,9 km, +180 m, -450 m, 6h20 avec les pauses

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« Chat échaudé craint l'eau froide ». Ce matin, nous hésitons sur le chemin à prendre. Le GR221 passe dans les montagnes à plus de 1200 m d'altitude soit 400 m de plus que notre bivouac, et le temps est encore incertain l'après-midi selon les prévisions. Même si ce matin il ne pleut pas (il y a même des éclaircies), nous ne voulons pas reproduire la journée d'hier avec 4 heures sous la pluie sans discontinuer et le froid qui s’est encore renforcé. Nous décidons donc de bifurquer sur la MA-10 (petite route de montagne goudronnée, tant pis) pour rejoindre Lluc. Il y a presque autant de kilomètres mais il y a beaucoup moins de dénivelé. Les 5h40 annoncés par le GR aurait été trop pour nous et un bivouac de plus dans la pluie pas forcément le bienvenu pour tout le monde. Cette route a ses avantages. Nous passons par la 2ième retenue d'eau (après Cuber) avec de belles vues, puis profitons des miradors de la route touristiques. Nous rejoignons en fin de parcours le GR221 pour plonger sur Lluc, son camping et son monastère. Tiens tiens, une cellule de moine tout confort libre au monastère ? Ça ne se refuse pas après ses 16 km et le froid qui, de jour en jour, tombe sur Majorque ! En fait, Lluc n’est pas un village. Le monastère EST le village ! Mais il y a tout pour une halte reposante, ravitaillement et calme.

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Vendredi 05 novembre 2021 : Alcúdia et Port d'Alcúdia

Nous avions prévu au minimum de rallier Lluc à pied. C'est chose faite. Ce matin, nous pourrions poursuivre jusqu'à Pollença. Cependant, l'étape est un peu longue même si elle serait faisable et finit par une dizaine de kilomètre en plaine avant de rejoindre la ville. Nous décidons alors d'essayer d'aller chercher un peu de soleil pour finir la semaine. De Lluc, nous prenons le bus pour Port d'Alcúdia. Nous arrivons sur la plage et en profitons malgré les températures fraîches et le vent. L'hiver s'est abattu sur Majorque cette semaine. L'après-midi, nous nous baladons dans la vieille ville d'Alcúdia dans une atmosphère de fin de saison mais presque sans personne.

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Samedi 06 novembre 2021 : Palma

Le lendemain, vu le temps, la plage attendra. Nous rentrons à Palma pour visiter l'aquarium. C’est un très bon choix pour toute la famille.

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Dimanche 07 novembre 2021 : Palma

Le lendemain matin, nous finirons par le castel de Bellver sous un grand soleil et la douceur presque revenue avant de reprendre l'avion pour Lyon.

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